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Pépin de soleil

19 mars 2023

S'adapter - Clara Dupont-Monod

S'adapter by Clara Dupont-Monod | Goodreads

 

Prix Femina 2021, Prix Landerneau 2021

4e de couverture : 

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27 janvier 2023

Un chien à ma table - Claudie Hunzinger


Un chien à ma table - 1

 

4e de couverture : 


"Un soir, une jeune chienne, traînant une sale histoire avec sa chaîne brisée, surgit à la porte d’un vieux couple  : Sophie, romancière, qui aime la nature et les marches en forêt et son compagnon Grieg, déjà sorti du monde, dormant le jour et lisant la nuit, survivant grâce à la littérature.
 
D’où vient cette bête blessée  ? Qu’a-t-elle vécu  ? Est-on à sa poursuite  ?
 
Son irruption va transformer la vieillesse du monde, celle d’un couple, celle d’une femme, en ode à la vie, nous montrant qu’un autre chemin est possible.
 
Un chien à ma table relie le féminin révolté et la nature saccagée  : si notre époque inquiétante semble menacer notre avenir et celui des livres, les poètes des temps de détresse sauvent ce qu’il nous reste d’humanité."

Après la lecture : 

Grieg et Sophie forment un couple vivant en bordure de forêt, en marge de la société, l’âge en bout de course. Ils ont inventé leurs propres règles aux confins du monde civilisé, aux Bois-Bannis, chacun son univers, sa propre chambre dans leur petite maison isolée. Un décor de moraines et montagnes vosgiennes abrite leurs jours aux allures de liberté sauvage, limite enviable. Il vit la nuit dans les livres, elle dans une écriture débordante de nature. Ils semblent n’avoir jamais connu que cette vie-là, lente, tendre, indomptable. Mais avec la vieillesse qui s’insinue dans les corps, ce n’est plus toujours évident de vivre pleinement. Le sentiment du temps et de la force qui échappent est là.

C’est l’arrivée dans leur quotidien d’une petite chienne, rescapée des enfers, qui invite à une nouvelle intensité où fusionnent les espèces qui se comprennent. Il faut être ouvert à cette idée pour saisir l'une des forces du livre. L’idée selon laquelle une puissante communion peut se passer entre deux êtres d’espèce différente, ici entre un chien et une femme. Pour Sophie, cette chienne, c’est l’élan nouveau, une sorte de renaissance, de course contre le temps, sous forme d'expéditions dans le dehors environnant. Entre digressions et références littéraires pas toujours évidentes, elle place le lecteur aux premières loges de ses ressentis. Et quels ressentis ! Tantôt végétale, tantôt animale, Sophie renifle chaque recoin de la vie, se redresse pour éclore au grand air, explore pour dompter ses peurs. Autant d’instants de grâce auréolés d’intime poésie. Certains passages de ce livre sont d’un ravissement superbe, organique, chamanique.

Ce roman a la saveur de l’essentiel, dans le refus des diktats du monde de la consommation et du superficiel. Il donne la part belle aux souvenirs et incarne l’évasion, que ce soit dans la terre, les herbes, le tronc d'un arbre, le pelage d'un animal ou dans les mots d'un livre refuge. 

Il ne faut pas s’attendre à une histoire à proprement parler mais plutôt à un extrait de vie. Un récit de l’intérieur avec de nombreuses réflexions, observations d’une extrême sensibilité sur le temps qui avance, nous change et nous pousse un peu plus vers le bord du précipice de la grande inconnue. Il questionne  avec tendresse sur le monde qui nous entoure et qui fait que la vie est vie, que l’homme est homme dans ce qu’il a de commun ou singulier par rapport au reste du vivant. Ce livre est une longue respiration, il inspire en profondes émotions, il expire dans leur parfait expression.

23 janvier 2023

Les huit montagnes - Paolo Cognetti

                                                                                             

Les Huit montagnes - 1

Résumé, 4e de couverture

"Pietro est un enfant de la ville. L’été de ses onze ans, ses parents louent une maison à Grana, au cœur du val d’Aoste. Là-bas, il se lie d’amitié avec Bruno, un vacher de son âge. Tous deux parcourent inlassablement les alpages, forêts et chemins escarpés. Dans cette nature sauvage, le garçon découvre également une autre facette de son père qui, d’habitude taciturne et colérique, devient attentionné et se révèle un montagnard passionné.

Vingt ans plus tard, le jeune homme reviendra à Grana pour y trouver refuge et tenter de se réconcilier avec son passé.

Hymne à l’amitié, histoire familiale, ce texte splendide nous fait aussi et surtout ressentir la force de la montagne, personnage à part entière, capable de bousculer des existences et de transformer des êtres."

Avis

Avec montagnes, alpages et baite, les pages dévoilent un horizon vers lequel s’évade chaque été une famille turinoise. Les clochettes des troupeaux et le murmure des rivières effacent alors le grondement des moteurs citadins, la ritournelle usante de l’usine, la pluie froide et battante de l’hiver.

Dans ce décor en altitude, nous assistons à la naissance d’une amitié touchante entre deux petits gars de 12 ans, avec la nature comme seul terrain de jeux.
C’est une amitié forte, évidente, jalonnée par les différents âges et événements de la vie. Si elle connait l’absence en certaines saisons, elle refleurit lors de retrouvailles et se reconstruit tel un abri face au monde extérieur.

Il est aussi question, à lire entre les lignes, de ce qu'un parent peut projeter sur un enfant pour se guérir d'un passé douloureux. Charger son enfant d'un bagage tellement lourd que celui-ci devra s'en délester pour poursuivre sa route et voler de ses propres ailes. Vient ensuite la transmission, ce que ce parent nous laisse en héritage, bien au-delà du matériel, des briques d'une maison, mais davantage dans les intentions et opportunités à saisir.

Est également évoquée la dure réalité des métiers ruraux, portés par les rêves de production locale et de vie au grand air mais brisés par les obligations de résultats, la lenteur du travail en solitaire, les dettes étouffantes pour les investissements voulus par les normes.

Mais le thème central restera celui de la présence, même lointaine de l’ami, celui de notre enfance, celui qui nous devine discrètement, celui qui n’exige rien, celui qui n’enferme pas, celui qui reste face à celui qui part pour un jour mieux revenir.

Il y a plein d’âme dans ce livre magistral. Chaque ascension est une quête de soi et un retour vers les siens, un questionnement sur notre place dans ce monde, un hommage à la beauté des liens qui ne se disent pas toujours facilement.

C’est dans l’écho des monologues intimes confiés à la montagne que résident toute l’intensité et la sensibilité de l’histoire.

Quant au titre du roman, il renferme une question pleine de sagesse que seule la lecture peut vous livrer. Aucune réponse n’est cependant fournie, à chacun de construire sa propre réflexion. :-) 

 

 

8 août 2010

Une année étrangère - Brigitte Giraud

Amazon.fr - Une année étrangère - Giraud, Brigitte - Livres

Quatrième de couverture:

Partie en Allemagne comme jeune fille au pair, Laura, à dix-sept ans, découvre tout d'abord qu'elle ne connaît pas si bien la langue de ce pays étranger. Puis c'est au tour de la famille qui l'accueille, un couple et deux enfants, de la troubler par leur simple mode de vie, leur comportement, leurs habitudes. Est-elle venue pour s'occuper des enfants, pour effectuer des tâches ménagères, pour parfaire cette langue ou tout simplement pour grandir enfin ? Elle est arrivée dans une famille banale qui paraît moins déchirée que la sienne, moins lourde de secrets et pourtant, peu à peu, Laura va affronter plusieurs mystères : mystère des origines, de la transmission. Elle aimerait tant déceler à travers ces personnages une vérité, un sens qui lui permettraient enfin de combler les vides et les silences de son adolescence interminable. Reconnaît-elle en s'attachant au seul garçon de la famille le petit frère qu'elle a perdu ? A-t-elle raison d'attendre avec autant de fièvre des nouvelles des siens restés en France ? Parce qu'elle retrouve chez le grand-père des enfants un exemplaire de Mein Kampf elle est prête à tirer des conclusions hâtives et ne peut s'empêcher de lire ces pages frappées d'interdit qui la révulsent tout en la fascinant. La mère des enfants tombe malade. Le père semble se rapprocher de Laura chaque jour. Que recherche-t-il auprès d'elle ? Laura se demande quel est le prix à payer pour devenir une femme, affronter l'avenir, quitter cette maison pour rentrer dans la sienne.

Mon avis:

La lecture de cet ouvrage a été tout simplement délectable. Il faut dire que le livre avait tout pour me plaire: décor planté en Allemagne, désarroi de Laura devant la langue parlée tellement différente de celle enseignée, quelques répliques en allemand glissées ça et là, sentiment de solitude loin des siens, histoires de famille en mal de communication... Voilà quelques ingrédients précurseurs d'un véritable coup de coeur pour ce roman. Je profite donc de ce billet pour remercier une nouvelle fois Olivier Pascal Gabriel d'avoir réussi à dénicher ce livre chez Pèle-Mêle!!!

L'histoire est emprunte d'une grande lenteur et pourtant elle se lit très vite. Dès le début, on comprend l'immense sentiment de solitude de Laura dans cette famille où elle n'a aucun repère. La difficulté de la langue non maîtrisée est merveilleusement décrite, tout comme la confusion dans laquelle nos lacunes en expression ou compréhension peuvent nous laisser. Entendre les phrases et tenter d'en deviner le sens, ne sachant si l'on doit répondre "oui", "non" ou tout simplement s'abstenir en hochant la tête. Ne pas pouvoir s'exprimer honnêtement faute d'un lexique suffisant et construire des phrases sur base des quelques mots connus, quitte à inventer ou à mettre sa véritable personnalité entre parenthèses. Etre confiné à un seul registre de langage, incapable de jouer sur les mots, de ponctuer son discours d'une touche d'humour, d'ironie... ou ne pas pouvoir exprimer poliment son désaccord et s'entendre dire "Ja, kein Problem". Je me revois dans quelques situations lors de mes brefs séjours à l'étranger, aussi perdue que Laura.

Mais la question de la langue étrangère et du déracinement qu'elle implique n'est pas la seule clé de voûte de l'histoire. Il y a aussi la fuite devant le déchirement des parents et la nécessité d'un deuil jusque là refoulé. De ce deuil du petit frère, Laura évoluera vers celui de son adolescence, devant un événement qui exigera d'elle l'abandon de son innoncence et une véritable affirmation en tant que personne responsable. Catapultée dans une famille sans mode de fonctionnement apparent et elle-même frappée par le malheur, Laura comprendra qu'il ne sert à rien de s'apitoyer sur son triste sort et que la vie demande d'avancer.

C'est un très beau message d'espoir que délivre ce roman que j'aurais voulu lire du temps de mes études. Une très belle découverte qui me mènera certainement vers d'autres romans de l'auteure. 

8 août 2010

La valse lente des tortues - Katherine Pancol

Quatrième de couverture:

Ce livre est une bourrasque de vie... Un baiser brûlant du seul qu'on ne doit pas embrasser. Deux bras qui enlacent ou qui tuent. Un homme inquiétant, mais si charmant. Une femme qui tremble et espère ardemment... Un homme qui ment si savamment. Une femme qui croit mener la danse, mais passe son tour. Des adolescents plus avertis que les grands... Un homme qui joue les revenants. Un père, là-haut dans les étoiles, qui murmure à l'oreille de sa fille... Un chien si laid qu'on s'écarte sur son passage. Des personnages qui avancent obstinément, comme de petites tortues entêtées qui apprendraient à danser lentement, lentement, dans un monde trop rapide, trop violent...

Mon avis:

J'avais adoré le premier tome "Les yeux jaunes des crocodiles" et j'étais donc impatiente de commencer cette suite... Verdict: j'ai nettement moins aimé cette valse lente des tortues, même si j'ai lu ce livre assez vite, à chaque fois contente d'y retrouver des personnages attachants, chacun à leur façon.

Premièrement, je ne savais pas trop où j'allais, n'ayant pas relevé de véritable intrigue et l'affaire des meurtres n'étant pas vraiment passionnante. Il s'agissait plutôt de suivre les protagonistes, d'être attendrie ou énervée par leur comportement. Finalement, autant Hortense m'avait horripilée dans le premier tome, autant je me suis réjouie dès que je la retrouvais dans le récit car elle y mettait de l'ambiance. Etonnamment, son discours à la "marche ou crève" ne m'a plus du tout choquée.

Deuxièmement, des passages m'ont vraiment semblé tirés par les cheveux. Non mais, c'est quoi cette histoire de sort jeté à Josiane? Et il a fallu que ça marche en plus! Ce genre de choses ridiculement ésotériques n'est pas du tout ma tasse de thé. Et le pompon, c'est ce bébé de 7 mois qui comprend tout, envoie des signaux improbables aux adultes, sort des mots en plusieurs langues et lit le bottin ou tout autre manuscrit lui tombant sous la main...

Troisièmement, chose impardonnable dans un roman, des fautes d'orthographe! Des "s" passés à la trappe et "prendre la pose" qui devient "prendre la pause"! Peut-être que si Marcel Junior avait relu le texte, ces erreurs auraient été corrigées...

Allez, non, je ne dois pas être si radicale par rapport à ce livre car je l'ai quand même bien lu jusqu'à la dernière page. C'est que, comme je l'ai dit plus haut, je me suis attachée aux personnages et que j'ai aimé les suivre à Paris ou à Londres, dans des décors connus ou que je me plaisais à imaginer. Mais il est vrai qu'au final, je n'ai rien retiré du bouquin, je n'y ai pas retiré de morale... C'est un peu comme les épisodes de "Plus belle la vie" que l'on suit tous les jours, sans y trouver d'autre intérêt que celui de la détente et de retrouver des personnages qui nous sont familiers.

N'empêche, je suis certaine que l'été prochain, je me lancerai dans le 3e tome. Mais je ne prendrai pas le risque de l'acheter.

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4 août 2010

Dans ses yeux - El secreto de sus ojos

Voici donc le dernier film que j'ai été voir au "Plaza Art" de Mons avec mon amoureux (on profite vraiment de nos derniers instants sans Bébé...).

Je ne pouvais pas faire sans en parler car j'ai vraiment apprécié cette histoire mêlant enquête, amour et réflexion sur la justice.

Résumé (source http://www.courrierinternational.com/article/2010/05/04/dans-ses-yeux-en-met-plein-la-vue)

"Espósito (incarné par Ricardo Darín, qui en est à sa quatrième collaboration avec Campanella) travaille au tribunal correctionnel de Buenos Aires quand, en 1974, il est amené à enquêter sur le viol et l’assassinat d’une jeune femme. Le mari, Morales (Pablo Rago), a sombré dans le désespoir – il a "les yeux dans un état d’amour absolu" –, espère que l’on arrêtera le criminel et qu'il sera condamné à la perpétuité. Espósito travaille avec Sandoval (Guillermo Francella) sous les ordres d’Irene (Soledad Villamil), qui appartient à une autre classe sociale, dont il est éperdument amoureux. Toute ressemblance avec ce qu’éprouve Morales n’a rien d’une coïncidence. L'intrigue se déroule entre les années 1970 et le milieu des années 1990, lorsque Espósito, parti à la retraite, décide d’écrire un roman sur l’affaire Morales et reprend l’enquête."

Les personnages du film, loin des clichés hollywoodiens, valent à eux seuls le détour, surtout Irene pour son maintien sublime, sa délicatesse et son regard à la fois pénétrant et désarmant.

Un autre personnage marquant est celui de Sandoval avec ses travers attachants. Il répond au téléphone comme personne d'autre, ce qui donne une petite touche d'humour au film sans tomber dans la lourdeur. Derrière ses grosses lunettes et un solide penchant pour la bouteille se cache un homme qui comprendra un des éléments clés du film, grâce à cette réflexion loin d'être idiote:  "Un homme peut changer de vie et faire tout ce qu'il veut pour échapper aux autres, une chose ne changera pourtant jamais : sa passion"

Sandoval et Esposito

Ce film regorge de moments forts, d'une force silencieuse dans la torpeur de Buenos Aires. Il y a beaucoup de passages qui m'ont plu, notamment celui de l'audition du présumé coupable du meutre de l'épouse Morales. Irène perce très vite la personnalité de l'inculpé et entame une scène sublime qui poussera l'homme, touché dans son orgueil viril, à tout avouer. J'ai vraiment adoré cette scène pour la perspicaté donnée à ce personnage féminin devant la perversité la plus basse d'un homme pris au piège.

Mais le plus fort du film, au-delà du débat sur l'utilité d'une peine d'emprisonnement à perpétuité abrégée pour comportement arrangeant, est sans conteste le rapport entre Esposito et Irène qui se nourrit d'une passion que l'on devine dès la rencontre. Foudroyé par le charme de la jeune recrue, Esposito tentera une attitude réservée qui ne fera que traduire davantage tout l'amour ressenti. Une des questions sera de savoir si cette passion restera à sens unique... D'autres questions émergent du film, notamment celle de savoir s'il est légitime de faire justice soi-même quand celle-ci fait défaut... et dans quelle mesure.

Bref, un film qui pour moi détrône le blockbuster de l'été (Inception) (mais c'est un tout autre débat) et qui allie avec intelligence beauté, pertinence et intérêt.

27 juillet 2010

Amour, Prozac et autres curiosités - Lucia Etxebarria

AMOUR, PROZAC ET AUTRES CURIOSITES | livres: LUCIA ETXEBARRIA | ISBN: 2264031158

Quatrième de couverture:

"Trois soeurs - sortes de Brontë d'Almodovar carburent aux antidépresseurs.

Cristina, la nympho "affamée de tendresse", croque les hommes et avale de l'ecstasy avec la boulimie du désespoir. Rosa, la directrice financière, ressemble aux personnage de Bret Easton Ellis : bardée de marques de luxe, le vice et la folle en moins. Ana, enfin, la mère de famille rangée, ne supporte son existence naphtalinée qu'en somnambule de la vie, droguée aux somnifères. Pas de quoi se tordre de rire.

Et pourtant. Dans un style où l'humour se déguste comme un sushi, cru et épicé, la signora Etxebarria, encensée par la critique hispanique, réalise une radioscopie sardoniquement pessimiste mais émouvante de la société de l'après-movida. On s'amuse comme dans un Dorothy Parker, on s'enthousiasme toujours de suivre les aventures de ce trio "brétéchien". Ça vous touche avec la justesse de banderilles plantées là où ça fait mal."
Laurence Haloche, Madame Figaro.

Mon avis:

Vu mon enthousiasme l'an dernier pour "Un miracle en équilibre", je me suis lancée tête baissée dans ce roman. J'ai très vite retrouvé le style léger et les notes d'humour ironique propres à l'auteure (notamment sur la gent masculine) mais je ne me suis pas sentie plus concernée que cela par l'histoire. Les premières pages donnent très vite le ton : Cristina ne lésinera pas sur les détails de ses relations sexuelles... D'entrée de jeu, elle se livre à une comparaison haute en couleurs des performances des divers membres virils à son actif. Cela m'a bien fait sourire mais sans plus. A plusieurs reprises, elle fera référence à ses ébats de façon crue ou légère et, à la longue, ça en devient un peu pathétique. Un personnage sans réelle profondeur, si vous me passez l'expression...

Les chapitres s'enchainent en alternant les personnages de Cristina, Rosa et d'Anita et on comprend vite que le mal-être de ces 3 soeurs s'explique en grande partie par l'absence du père parti sans laisser d'adresse dans leur enfance. Chacune essayera de combler ce vide à sa façon avec des conséquences peu enviables sur le plan relationnel... Un manque affectif qui va se traduire en excès de sexe, de drogue, de travail, de consommation de médocs ou de désir de séduction du cousin Gonzalo affublé de bien peu de morale...

A cela s'ajoutent les traumatismes vécus par chacune au niveau sexuel (encore et toujours). Evènements bien gardés secrets par les victimes... Aucune des soeurs ne sachant ce que les deux autres ont enduré. Cela met en exergue le point le plus intéressant selon moi de ce livre. Une tendance à penser nos frères et soeurs en fonction de l'image que l'on se fait d'eux depuis tout petits est très souvent trompeuse. Le dernier chapitre fait bien état de cela - ne jamais se fier aux apparences ou aux idées toutes faites que l'on se fait sur les gens (famille ou pas) qui nous entourent...

Bref, un livre qui se lit vite mais dont je ne retire pas grand chose... Très distrayant, un peu comme si je l'avais lu de loin.

Je viens de voir qu'un film basé sur ce livre est sorti en 2002, réalisé par Miguel Santesmases...

J'irais quand même bien voir si la vidéothèque du coin ne l'a pas, histoire de le visionner par curiosité, pour voir comment cette histoire et les différents personnages ont été adaptés au cinéma. Mais je sais que c'est à double tranchant...

20 juillet 2010

Mon enfant de Berlin - Anne Wiazemsky

Résumé du livre:

En septembre 1944, Claire, ambulancière à la Croix-Rouge française, se trouve à Béziers avec sa section, alors que dans quelques mois elle suivra les armées alliées dans un Berlin en ruine. Elle a 27 ans, c'est une très jolie jeune femme avec de grands yeux sombres et de hautes pommettes slaves. Au volant de son ambulance, quand elle transporte des blessés vers des hôpitaux surchargés, elle se sent pour le première fois de sa jeune vie, vivre. Mais à travers la guerre, sans même le savoir, c'est l'amour que Claire cherche. Elle va le trouver à Berlin.

Mon avis:

J'avoue avoir eu du mal à ne pas fermer définitivement ce livre après les quelques premières pages. Mais j'ai tenu bon, convaincue que l'histoire de Claire Mauriac (fille du célèbre écrivain) pouvait réserver une belle surprise au vu de toutes les critiques positives lues à son propos. Et finalement, malgré quelques passages qui m'ont un peu ennuyée, j'ai avancé dans l'histoire en ouvrant le livre dès que j'en avais le temps. Et au final, je suis contente de ne pas avoir abandonné.

Au fil des nombreuses lettres que Claire envoie à ses parents, on s'attache à ce personnage. Claire, éprise de liberté, véritable battante à l'écoute de ses sentiments est bien déciddée à mener la vie dont elle a envie, loin des clichés de l'époque. Ses missions au sein de la Croix-Rouge dans le Berlin endolori de l'après guerre sont pour elle autant d'occasions de se sentir vivre ! Mais c'est avec Wia, prince russe, qu'elle va s'épanouir totalement...

Sans être un véritable coup coeur, ce livre inaugure toutefois d'une belle manière le cycle de mes traditionnelles lectures estivales. Quelle joie de replonger au coeur d'histoires dont on imagine soi-même les décors et de cotoyer des personnages qui viendront agrandir la famille de tous les héros qui nous influencent en secret...

1 août 2009

Un miracle en équilibre - Lucia Etxebarria

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Quatrième de couverture:

"Loin des clichés, Lucia Etcebarria livre, à travers cette longue lettre d'une jeune mère à sa fille, une réflexion jubilatoire sur la féminité actuelle. Tour à tour drôle, piquante et poétique, elle lui parle des désirs multiples et parfois contraires qui tiraillent le coeur de la femme moderne : être indépendante, attirante, active, aimante exemplaire, l'une après l'autre ou toutes à la fois. Elle lui parle aussi de ses doutes d'écrivain, de l'inspiration capricieuse et de la cavalcade impatiente des idées et des mots. Ce roman bourré d'humour et d'émotion a reçu le prestigieux prix Planeta, équivalent espagnol du prix Goncourt."

Mon impression:

Dès le début, j'ai été captivée par cette jeune mère que l'on perçoit immédiatement comme étant hors du commun. Ses impressions et questionnements par rapport à sa petite fille de quelques jours me renvoyaient à mes amies récemment devenues mères. Je n'avais alors qu'une seule envie: leur lire certains passages, échos parfaits à quelques sentiments qui les traversent depuis qu'elles sont mamans.

Au fil de la lecture, une question me venait toujours à l'esprit - comment Eva (personnage principal) était-elle passée d'une existence tumultueuse faite de déboires sentimentaux et d'intoxications éthyliques répétées à celui de mère amoureuse et stable (apparemment)? En fait, c'est précisément tout le propos de la lettre. Eva fait part à sa fille de sa lente maturation par rapport aux liaisons ne menant nulle part, à sa consommation addictive d'alcool et à ses sentiments par rapport à ses propres parents, mêlant reproches (pas de stimulation à être elle-même, humeurs changeantes du père, incompréhension de ses ressentis, manque de communication) et tristesse face à la maladie de sa mère, admise en soins intensifs.

On apprend peu à peu le parcours attachant d'Eva qui incarne à bien des égards la femme contemporaine qui aspire à libre, indépendante et parfaite dans tous les domaines. Alternant souvenirs de son passé décapant et des passages de profonde introspection face, notamment, à la mort de sa maman, la lettre d'Eva est certes divertissante et agréable à lire mais elle permet surtout de découvrir des réflexions où chacun retrouvera un peu de soi-même.

Pour ma part, certaines réflexions résonnent toujours en moi:

Eva à sa fille "Je veux qu'en tout état de cause tu saches que je me suis promis et que je t'ai promis, même si tu ne peux me comprendre ni savoir ce que je suis en train de te raconter, de ne faire de toi ni un appendice de ma personne, ni le véhicule de mes ambitions, ni le miroir de mes vanités, de respecter tes opinions et tes goûts quand bien même ils ne correspondront pas aux miens, et de faire tout mon possible pour que tu te sentes aimée et forte".

"Je me suis laissé piétiner autrefois mais c'est fini: je refuse que tu me voies pleurer ou déprimer. On ne peut pas changer de passé, mais on peut changer d'attitude envers lui, réagir autrement face aux souvenirs et face au présent. Ce que j'ai appris, c'est que j'ai non seulement le droit d'être heureuse, mais surtout, depuis que tu es née, le devoir de l'être."

Magnifique déclaration d'une maman à sa petite fille, selon moi.

17 septembre 2008

La femme coquelicot - Noëlle Châtelet

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L'histoire des balbutiements  d'un amour entre Marthe, âgée de 70 ans  et Félix, un peu plus âgé.

Tout y est sensible et délicat, comme les pétales d'un coquelicot. Du coquelicot encore, le rouge du désir et de la passion, parsemés, impromptus, dans la vie jusqu'alors "terne" de Marthe. C'est un regard et un café partagé qui ont tout déclenché. La fièvre est montée et les couleurs oubliées ont refait surface. C'est une main posée sur le bras qui a irradié de chaleur jusqu'à la hanche endolorie. Ce livre est comme un silence paisible qui nous fait sourire tendrement. Discret, fragile et d'une douceur printannière au sortir d'un hiver trop froid... 

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